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Dans la cour intérieure, sur la droite, se tenait une sorte dentrepôt auquel on accédait par une volée de marches.
Dès que jen eus franchi le seuil, une vision surprenante soffrit à moi. Bientôt accueilli par Alexandre Gomis, je découvris un spectacle incroyable. Dans une première salle, une grande quantité de matériels divers saccumulait. Lespace semblait trop petit tant il était encombré jusquà saturation. A ma gauche, deux simulateurs de vol, en bois, peints en bleu, émergeaient au milieu dun bric-à-brac indescriptible de pièces détachées. De vieux moteurs et turbines montés sur des chassis à roulettes, également à ma droite, semblaient me faire une haie dhonneur en délimitant un chemin étroit menant aux autres salles. Il y avait là des moteurs à pistons aux noms prestigieux : Hispano-Suiza, Potez, Continental, Pratt & Whitney, Wright,
des groupes turbomoteurs et des turboréacteurs. Une véritable exposition de propulseurs sétendait à toucher les murs.
La visite commentée mobligea, de même que mon hôte, à effectuer certaines contorsions pour approcher les modèles, certes, bien mis en valeur mais, pour certains dentre eux, inaccessibles ! Au fond, à peine visible, caché derrière une paire dailes et un ensemble hétéroclite déléments davion, je distinguai le haut de la cabine et le moteur Jacobs dun Morane-Saulnier 505 Criquet. Même le plafond avait été utilisé pour palier au manque de place. Par un système de cordes et de pitons, un Cessna L-19 Bird Dog était pendu, réduit à un fuselage sans ailes ni moteur. Encastrés dans un mur en briques rouges, danciens fours de boulangerie faisaient office de remises où sentassait du matériel aéronautique. Les grandes baies vitrées, obturées en partie par laccumulation de matériel, donnaient à lensemble de la salle un aspect un peu irréel à mi-chemin entre une caverne aux trésors insoupçonnés et un parc dexposition au devenir prometteur.
Passé dans une deuxième salle, un tout autre spectacle, cette fois-ci plus conforme à lidée que je me faisais du CELAG, se présenta à moi.
A droite dun réduit, fermé par une porte, où la boulonnerie était entreposée, un espace, confiné dans une structure en bois, accueillait un atelier de constructeurs amateurs. Pour maintenir une température constante, propice à un bon séchage des matériaux composites élaborés sur place, le local disposait dun chauffage. Contrastant avec le froid et lhumidité que je ressentis immédiatement dans les vieux locaux où oeuvrait lassociation, une douce chaleur, mêlée à des odeurs assez agréables de résine époxy, de peinture et de bois, menveloppa quand jentrai pour faire brièvement connaissance avec François Lederlin et Maurice Pison. Là, propreté et rangement étant de rigueur, les deux constructeurs travaillaient visiblement dans dexcellentes conditions. Pilotes davion, ils fabriquaient, lun et lautre, un Varieze après en avoir acquis les plans auprès de la firme Rutan. En ressortant de cet espace réservé, je me retrouvai à nouveau cerné, à ma gauche, par des casiers remplis de pièces détachées que masquaient partiellement deux cellules davions non entoilées posées sur des tables.
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